Le travail de rue : mandat et approche

Possédant une formation de niveau collégial ou universitaire, les intervenantes et les intervenants de la Coalition exercent leur pratique en dehors des structures conventionnelles. Sans discrimination, les travailleurs et les travailleuses de rue offrent aux personnes rencontrées un accueil humain, le réconfort d’un lien de confiance et un accompagnement vers les ressources appropriées susceptibles de répondre à leurs besoins.

Cette posture particulière en fait des témoins privilégiés des phénomènes sociaux, tant en prévention qu’en réduction des méfaits. Le travail de rue permet d’accompagner des individus, principalement âgés de 10 à 30 ans, vivant ou étant à risque de vivre diverses problématiques : décrochage scolaire, rupture sociale, dépendance (toxicomanie, alcoolisme et jeu compulsif), détresse, problèmes de santé mentale, idées suicidaires, criminalité, prostitution, délinquance, itinérance, pauvreté, racisme, violence, VIH/Sida, infections transmises par le sang et sexuellement (ITSS), etc.

En tissant un lien de confiance avec les gens, les travailleuses et les travailleurs de rue sont à même de les sensibiliser, de les informer, de les influencer positivement et de les encourager à prendre des décisions responsables et éclairées en vue d’améliorer leurs conditions de vie.

Les étapes essentielles du travail de rue

  1. Exploration : chercher les lieux fréquentés par la population-cible, principalement les espaces de liberté (parcs, commerces, bars, rues, etc.), et ce, à divers moments de la journée, de la semaine et de l’année.
  2. Observation : comprendre la « culture » du milieu, ses codes, ses enjeux, les types de rapports entre les différentes personnes et/ou les différents groupes, l’aménagement, l’environnement, etc. Se faire voir et créer une certaine curiosité est aussi partie intégrante de cette étape qui demande temps et patience.
  3. Intégration : les premiers contacts s’effectuent généralement à cette étape. C’est un moment délicat où la capacité du travailleur ou de la travailleuse de rue à entrer naturellement en relation prend toute son importance. Il s’agit là de défier la méfiance, d’éviter les pièges en demeurant intègre et d’arriver, avec le temps, à être admis ou admise dans leurs milieux. On doit, en quelque sorte, « faire ses preuves » auprès des personnes.
  4. Intervention : en s’étant fait connaître par sa présence régulière dans les milieux de vie des gens, la travailleuse ou le travailleur de rue a pu approfondir ses liens et multiplier ses contacts. À ce stade-ci, une bonne partie des réseaux ciblés reconnaissent potentiellement les membres de notre équipe d’intervention comme étant des personnes-ressources dignes de confiance. Il faut à ce moment offrir disponibilité, accessibilité, ouverture et capacité d’offrir une aide adaptée aux besoins, que ce soit sous la forme d’écoute, d’échange, de support, d’information, de référence, d’accompagnement ou, même, de confrontation.